COP 38

À l’origine de ce projet le désir de questionner la valeur marchande de l’art et l’idée d’imaginer une production artistique vendue à la coupe, à l’image de produits alimentaires (du bacon par exemple)

Produire soi-même une forme pour ensuite la découper n’est pas le plus convainquant, il m’est apparu plus judicieux de partir d’une sculpture existante. Pour être efficiente elle se doit d’être connue du plus grand nombre et traiter d’un thème universel. Dans ce contexte, le penseur de Rodin est la sculpture ad hoc.

J’ai pris comme référence sa version monumentale, le bronze attribué en 1922 au musée Rodin, il est exposé dans le jardin du musée. Cette oeuvre mesure 189 cm de haut, 98 cm de large et 140 cm de profondeur.

En partant du scan 3D de l’ensemble j’ai décidé arbitrairement d’une épaisseur de 5 cm pour les tranches. Ces tranches, au nombre de 38, se matérialisent sous la forme de 38 fichiers 3D autonomes. Il devient alors possible de réaliser des moules avec une imprimante 3D.

Le nombre de ces parties a déclenché ce titre en forme de clin d’oeil : COP38

L’option principale pour réaliser tout ou partie de ces 38 pièces est d’utiliser du mycélium. Cette racine de champignon est composée de fibres blanches, appelées hyphes. Elles se nourrissent de déchets organiques, de nutriments et d’eau pour se développer et former une texture filamenteuse amalgamée. Cette dernière, une fois intégrée dans un moule, poursuit sa croissance et durcit selon la forme souhaitée. Lorsqu’elle est sèche et façonnée, elle reste stable, sa surface est d’une grande richesse plastique avec des couleurs et des textures qui varient selon le substrat employé.